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Un métro au pays des kanaks
14 mars 2014

Le grand Nord . . .

NC - Vendredi 14 Mars 2014 :

Aujourd'hui c'est free, je suis en récup' !

J'ai décidé de partir pour 3 jours d'escapade dans . . . LE GRAND NORD. L'itinéraire choisi est une grande boucle : Houïlaou, Bourail, Poya, Koné, Voh, Koumac,  je "pousserais" jusqu'à Poum, puis Ouégoa, Pouébo, Hienghène, Poindimié et retour Bourail.

La première grande étape va me mener jusqu'à Voh. Je fais le trajet d'une traite, la côte Ouest n'offrant pas vraiment de surprise avec ses grandes étendues de brousse et de plaines d'élevage.

Entre Koné et Voh se trouve la pointe de Vavouto, bordant le lagon magnifique. Vavouto est le lieu d'implantation de l'usine d'extraction du nickel la plus récente, l'usine Koniambo, fierté de la Province Nord.

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Pointe de Vavouto (en haut et à gauche de la photo) avec, à l'extrémité gauche, l'usine dont on ne distingue que les cheminées !

Elle porte le nom du massif du Koniambo, tout proche, exploité de façon intermittente depuis les années 1880, dont le sol enfermerait un minerai dont la teneur en ferronickel serait exceptionnelle

Le minerai, extrait du massif, est acheminé à l'usine par un très long "tapis roulant" qui passe sous la route que j'emprunte pour aller à Voh.

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Le tapis roulant transportant le minerais

La première coulée de nickel de l'usine a été versée en grande pompe en avril 2013. La moitié des parts du complexe industriel est détenue par la Société minière du Sud Pacifique, société locale, offrant le symbole largement affiché et défendu par la Province Nord de l'autonomisation de la Nouvelle Calédonie qui entend reprendre le contrôle de ses ressources naturelles. Elle offre aussi à cette Province, jugée jusqu'alors délaissée, la possibilité de prendre une revanche sur sa riche voisine, la Province Sud.

 

J'arrive à Voh vers midi. A l'entrée du village je trouve une "mamie" qui fait cuire des brochettes de poulet au barbecue, sur le bord de la route. Ce sera mon déjeuner avec une salade de carottes et papaye verte râpées confectionnée la veille et que j'avais emportée.

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De quoi prendre des forces avant de partir à la découverte du "cœur de Voh", immortalisé par Yann Arthus Bertrand.

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Je choisis un moyen plus écologique que l'hélicoptère pour prendre la hauteur nécessaire à visualiser cette formation végétale constituée par la mangrove. Il suffit de gravir le mont Kathépaïk (alt. 622 m), 45 minutes d'ascension sous le soleil qui cogne dur à ce moment de la journée !

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Comme pour "Où est Charlie ?" - saurez-vous trouver le coeur de Voh ?

Mais cela en vaut la peine même si, comme cela est indiqué dans les guides, le panorama en haut du mont Kathépaïk ne permet pas de distinguer la forme du cœur aussi bien que dans "La terre vue du ciel".

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Bon j'avoue que j'ai dû m'y prendre à 3 ou 4 fois, en relisant les explications du guide pour finir par le localiser - donc juste en dessous et à droite de la boucle de la rivière, en vert pâle, la pointe du coeur est dirrigée vers nous !

 

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La même vue avec un peu plus de recul !

 

En redescendant de mon escapade, je regarde la silhouette de l'usine Koniambo détacher les stries rouges et blanches de ses cheminées sur le bleu turquoise du lagon. Une sombre fumée s'échappe soudain de leur extrémité. L'impact écologique maitrisé, dont l'exploitant vante les qualités, me laisse songeur ! ! !

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La seconde grande étape m'emmène à Koumac où la route se sépare pour donner naissance, vers l'Est, à la transversale la plus septentrionale de la grande Terre. Je prends la direction du Nord pour rejoindre Poum, le bout du bout du monde !

 

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A hauteur de Poum l'asphalte laisse place à une piste de terre sur les 30 derniers kilomètres !

 

Tout ceux qui viennent jusqu'à cette extrémité de la "Grande Terre" connaissent le relais de Poingam, ce sera mon étape pour cette fin de journée.

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L'entrée du relais

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La piscine "naturelle" d'eau de mer

 

La réputation du lieu rend nécessaire la réservation de son séjour 1 à 2 mois à l'avance quand on veut loger en bungalow. Ayant appelé la veille je dois me contenter des emplacements de camping que comporte le site. Nicolas, l'infirmier du dispensaire, m'a fourni la tente.

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La plage et la mer sont juste derrrière l'écran de végétation

Je l'installe à quelques mètres du bord de la plage. Cette nuit, dans l'extrémité la plus au Nord de la Calédonie, j'aurais le clapotis de l'eau comme bruit de fond.

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La convivialité du lieu fait partie de ses atouts. Pour le repas du soir, une grande table est dressée afin que tout les convives se retrouvent. Alors que je suis assis devant une sorte de comptoir, occupé à feuilleter une revue qui traite des questions d'environnement en Nouvelle Calédonie, une femme s'approche accompagnée de sa nièce, me demandant si elle peut disposer des autres tabourets. Nous partageons ainsi le moment dédié à l'apéritif d'accueil, avant le diner. La discussion s'engage et nous réalisons rapidement que nous exerçons le même métier. Evelyne, de son prénom, est arrivée il y a une quinzaine d'année en Nouvelle Calédonie et a commencé par exercer, avec son mari Gildas également médecin, dans les dispensaires. Tout naturellement nous décidons de nous attabler ensemble afin de poursuivre notre discussion. A côté de nous se trouve un couple de polynésiens. L'homme, entendant notre conversation sur les problèmes inhérents à la pratique en milieu isolé, intervient nous disant qu'il connait ce type de situation. Il est infirmier et exerce dans un dispensaire d'une des îles de Polynésie, où il doit de débrouiller pour gérer les prises en charge sans médecin. Evelyne, qui a également exercée en Polynésie, échange des souvenirs. Au fil de la discussion, il découvrent qu'ils se sont succédé dans le même dispensaire, en Guyane, pays que l'un et l'autre avaient décidé de découvrir.

 

Bien chacun ait pu l'expérimenter, et même si c'est un lieu commun, l'impression que les rencontres ne sont pas le fruit du hasard s'est manifestée de façon beaucoup plus prégnante depuis mon arrivée en Nouvelle Calédonie.

 

Je regagne ma tente après le diner confectionné par des cuisinières kanaks qui sont venus nous voir à la fin du repas et ont été dignement félicitées et remerciées.

J'ai un peu de mal à trouver le sommeil, le confort sous la tente est sommaire, une couverture fait office de matelas,  je l'ai posé sur une natte, dont j'ai fait l'acquisition dans l'après midi, cela permet de faire un peu plus "d'épaisseur" !

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