Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un métro au pays des kanaks
15 mars 2014

La nuit au bout du bout du monde !

NC - Samedi 15 Mars 2014 :

5h50, je suis réveillé par une sensation bizarre. J'ai les pieds humides !

Ca y est, je me souviens !

Malgré les boules Quies, devenues indispensables pour couvrir les bruits environnants (fiesta au coin du feu de mes jeunes voisins campeurs), il m'a bien semblé percevoir, non pas le clapotis de la mer, mais les trombes d'eau qui ont dû s'abattre dans la nuit à en croire la quantité d'eau qui a pu s'infiltrer par le minuscule orifice de la fermeture éclair qui n'était pas totalement fermée.

Foutue la grasse mat' bienfaitrice et compensatrice.

Je passe la tête par l'ouverture de la tente. Les fêtards, eux, ont l'air de bien avoir les pieds au sec. Je suis le seul a être réveillé à cette heure plus que matinale. On nous a annoncé que le petit déjeuner était servi à partir de 7h30 !

Je rentre la tête bien décidé à essayer de me rendormir.

A 6h30 je pars me doucher, je n'ai réussi qu'à sommeiller, le ciel est couvert d'une épaisse couche de nuages gris.

Après le petit déjeuner, je quitte le relais Poingam direction Boat Pass, nom donné à une passe qui sépare l'extrémité Nord de la Nouvelle Calédonie des nombreuses îles avoisinantes.

IMG_1458 - Copie

Le paysage se décline dans des tons inhabituellement gris. Les descriptions que donnent les guides touristiques de l'endroit ont oublié que, parfois, le ciel peut être couvert !

Je parcours, en sens inverse, la piste empruntée la veille en rallongeant volontairement ma route par Arama, un petit village perdu sur le versant Est de la presqu'île.

IMG_1508 - Copie

La petite église d'Arama, trés colorée, se détache d'autant mieux sur le fond sombre du ciel

IMG_1513 - Copie

L'impression qui domine est très souvent celle d'être seul au monde, je ne croise quasiment aucune voiture, juste quelques mélanésiens marchant sur le bord de la route pour une destination qui parait mystérieuse tant l'endroit parait désert !

IMG_1501 - Copie

Le long de la route qui borde la mer, les jeunes palétuviers participeront, dans quelques années, à la reconstitution de la mangrove

 

Je m'arrête au col d'Arama pour grignoter. Il est midi et il se met à pleuvoir. Il y a 2 petits abris, je me réfugie sous l'un d'eux, ce  qui me permet de rester au sec. Peu de temps après, une voiture arrive et s'arrête à hauteur du deuxième refuge situé une trentaine de mètre plus haut. Des mélanésiens s'installent eux aussi pour casser la croûte, puis 2 personnes descendent à ma rencontre. Nous discutons le coup : ils viennent de Koné et souhaitent rejoindre une manifestation organisée un peu plus bas dans la vallée. Sur le bord de la piste, en venant à Arama, j'ai effectivement aperçu, dans un champ, au milieu de nulle part, un regroupement de personnes avec des stands improvisés, des foyers visiblement destinés à faire cuire des grillades et une petite scène où s'installait un orchestre.

En descendant du col sur l'autre versant, je rejoins la route de Koumac et la "transversale" qui va me mener jusqu'à Ouégoa.

IMG_1522 - Copie

Au pied du col d'Arama

 

A Ouégoa, la route serpente jusqu'au col d'Amos qui constitue l'extrémité Nord de la chaine montagneuse de Nouvelle Calédonie, barrière entre la partie Ouest et la côte Est.

IMG_1534 - Copie

Vue sur la côte Est, du col d'Amos. Il est dit que par beau temps les couleurs du lagon dessinnent  une tête de requin !

 

C'est dans cette partie Nord de l'île que "la chaine" est la plus proche du littoral, laissant ses pentes abruptes tremper leurs pieds dans l'eau claire du lagon.

DSC00422 - Copie

Il est déjà 15h. Ce soir je fais étape dans un autre relais faisant partie des "incontournables" sur cet itinéraire, le relais de Ouane Batch au sud de Pouébo.

Pourtant je prend la direction inverse tenté par l'aventure d'une expédition à la recherche des alignements de Bo Niec. Il faut pour cela emprunter de nouveau une piste en direction de Pam. Le guide touristique explique qu'une bataille importante eu lieu entre tribus rivales des îles Belep et de Pouébo où plus de 200 personnes trouvèrent la mort. En hommage à ces morts, on aligna le même nombre de pierres qu'on éleva à hauteur d'homme !

Expédition infructueuse, je n'ai pas trouvé les alignements, il me faut rebrousser chemin. J'ai seulement surpris plusieurs crabes des cocotiers en train de traverser la piste (sans se soucier de mon passage) et un cerf apeuré.

IMG_1542 - Copie

 

IMG_1547 - Copie

Crabe des cocotiers - il parait que c'est délicieux ! j'ai eu pitié - je le laisse s'engraisser un peu . . . . miam, miam !

 

Avant de rejoindre le relais de Ouane Batch, un dernier arrêt à Ballade. En 1774, un certain James Cook débarqua sur la plage, amorçant la présence européenne dans cette partie du Pacifique. C'est également à Ballade que l'Amiral Febvrier-Despointes opéra la rattachement de la Nouvelle Calédonie à la France en septembre 1953, au nom de Napoléon III. Un monument a été érigé en septembre 1913 pour "célébrer" le 60ème anniversaire de la présence française. Bizarre, le site est laissé en friche, abandonné à l'inspiration colonisatrice des herbes folles (quel paradoxe ! ! !).

IMG_1574 - Copie

 

En friche ! : dans cette partie presqu'exclusivement kanak de l'île, il serait indescent de demander aux employés municipaux d'entretenir un monument commémorant la présence française !

 

A Ouane Batch je suis accueilli par Hélène et Vincent, les tous nouveaux propriétaires. Ce soir je dormirais de nouveau au bord de l'eau, avec le bruit des vagues pour me bercer, mais l'hébergement sera moins spartiate et le couchage plus confortable que la nuit précédente.

Hélène m'accompagne jusqu'au bungalow.

DSC00388 - Copie

DSC00390 - Copie

L'intérieur du bungalow : à remarquer le système trés élaboré de ventilation de la pièce : les planches qui le constitue ne sont pas jointives : ça donne quoi quand il pleut !

DSC00392 - Copie

Devant la voiture et juste aprés les palmiers . . . . la plage !

 

Le repas du soir est propice à de nouvelles rencontres, . . .  enfin presque !

Je me retrouve en présence d'un couple de jeunes métropolitains, travaillant tous deux dans la restauration, et arrivés il y a quelques mois sur le caillou. Nous nous reconnaissons, ils faisaient partie des jeunes fêtards installés à côté de ma tente au relais de Poingam. Très aimablement ils s'excusent du tintamarre de la veille, m'expliquant que sur la route en venant de Nouméa, ils avaient accepté de prendre en stop les 2 autres jeunes qui partageaient leur soirée festive, quelque peu arrosée. Après avoir travaillé pendant 6 mois à Nouméa, ils ont décidé de rompre leur contrat et de partir faire le tour de la Nouvelle Calédonie. Les conditions de travail ne leur convenaient pas trop. Ils m'expliquent qu'il n'auront aucune difficulté à retrouver un poste lorsqu'ils auront besoin de travailler de nouveau. D'après ce qu'ils disent il y a un turn-over important du personnel dans les restaurants de Nouméa - tiens, tiens, . . . il n'y a donc pas que dans les dispensaires ! ! !

Publicité
Publicité
Commentaires
Un métro au pays des kanaks
Publicité
Archives
Publicité