Je prends mes marques !
NC le Mercredi 8 Janvier :
La deuxième journée à Houaïlou débute à 4h30. Le décalage horaire fait encore des siennes. Hier j'étais debout à 5h ! c'est l'heure où le jour commence à se lever. Je n'ai plus sommeil. Le matin s'anime de milles chants d'oiseaux inconnus. Certains pourtant ressemblent aux roucoulements des tourterelles bien qu'il n'y en ait pas ici. C'est le cri du notou, le plus gros pigeon arboricole recensé (espèce protégée).
Après une matinée de consultations, à la faveur de la pause-déjeuner (encore un grand changement par rapport à mon activité libérale), je décide d'aller faire un tour en voiture pour découvrir les alentours. Je prends la route et décide de sortir du village en direction de Bourail.
Je suis aussi en quête de fruits !
Je trouve rapidement un étal où trônent des bananes. J'achète un régime de bananes vertes pour 800 francs (soit environ 6,50 euros) Je vais me mettre au régime . . . . (de bananes, bien sûr) - je la trouve excellente celle-là . . . !
(Le régime de bananes duquel j'ai déjà détaché une partie des fruits - au niveau de la collerette à la patie supérieure de la tige - je dois avoir une cinquantaine de bananes ! ! ! )
Cet après midi, je commence mes consultations avec un jeune homme qui présente tous les symptômes de "la gratte". Les kanaks donnent ce nom à une intoxication alimentaire provoquée par l'ingestion de certains poissons du lagon. Sous l'influence de différents phénomènes, les coraux peuvent être contaminés par des algues porteuses d'une toxine. Les poissons, se nourrissant du corail, se contaminent et les toxines remontent la chaine alimentaire jusqu'à l'homme. Malheur à celui qui choppe la gratte : démangeaisons intenses et insupportables garanties pendant parfois plusieurs semaines et aucune efficacité d'aucun de nos traitements "conventionnels". Le faux tabac est le remède traditionnel qui semble avoir véritablement des effets sur ce prurit tenace. Je m'étonne que ce jeune gaillard vienne chercher une réponse à un problème qui trouve sa réponse dans le secret de la culture médicinale ancestrale. Humblement je lui conseille d'aller interroger "les anciens".